#Podio2017

 

Chaque année, le Grand Conseil élit un-e président-e, issu-e d’un parti différent selon un tournus déterminé à l’avance. Cette année, c’est l’excellente Sylvie Podio, députée verte et municipale à Morges qui a été élue Première citoyenne du canton.
Comme le veut la tradition, une fête était organisée pour son intronisation, et j’ai eu l’honneur de pouvoir y prononcer un discours en tant que Président des Verts vaudois.

Voici le texte de mon allocution.

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Mesdames et Messieurs les représentantes et représentants des autorités fédérales, cantonales et communales,

Mesdames et Messieurs les représentantes et représentants des associations, syndicats et de la société civile,

Mesdames et Messieurs les invités,

Chère Sylvie, ou plutôt Madame la Présidente du Grand Conseil dorénavant,

 

J’aimerais commencer cette allocution en évoquant un chiffre, le 4. De lui, je peux vous dire qu’il est le seul nombre composé égal à la somme de ses facteurs premiers, qu’il fut jadis le nombre de Conseillers d’Etat PLR au gouvernement vaudois, et surtout qu’il correspond depuis le mois de juin passé au nombre de Verts ayant été élus à la Présidence du Grand Conseil. Tu es en effet Sylvie la quatrième écologiste à devenir première citoyenne de notre canton, montrant ainsi que les Verts sont devenus au fil des années une institution de la politique vaudoise, au même titre que le carnotzet ou que les candidatures de Ted Robert.

Nul doute que tu t’efforceras, à l’image de tes prédécesseurs, d’insuffler un peu d’écologie dans les rouages de cette machine complexe, désormais sublimée par un bâtiment qui, à défaut d’avoir des places assises pour les journalistes, répond aux normes énergétiques les plus strictes.

Soyez cependant rassurés, comme pourront en témoigner les députés vétérans, une présidente verte ne veut pas dire du tofu remplaçant les taillés aux greubons à la buvette – ça c’est juste pour cette fête d’installation – ni des documents écrits en arial 7 pour économiser du papier.

Parce qu’être Verte, c’est aussi savoir mettre de l’eau dans son vin bio, et avoir à cœur un fonctionnement apaisé et efficace des institutions.

Être Verte, c’est avoir une haute estime de la démocratie et de la nécessité de faire participer toute la population vaudoise aux enjeux fondamentaux de notre temps.

Être Verte, c’est prendre cette hauteur et cette distance nécessaire pour développer une vision globale et sur le long terme – nul doute que ton nouveau siège, là-haut, en dessus du Conseil d’Etat, t’aidera dans cette posture nécessaire.

Mais ce n’est pas l’écologie politique que l’on fête aujourd’hui. Ce sont une institution et une femme qui sont à l’honneur.

De l’institution, je mets de côté la question de la séparation des pouvoirs, la traditionnelle citation de « L’esprit des lois » de Montesquieu ou encore l’allégorie du « premier pouvoir », qui seront sans doute abondamment – et à juste titre – évoquées au cours de cette partie officielle.

J’aimerais me concentrer sur la force de proposition qui est celle de tout législatif. C’est en effet bien souvent de l’imagination et de la détermination de député-e-s que naissent des idées et des projets. Loin d’être une chambre d’enregistrement ou d’opposition, le Grand Conseil est un formidable complément à l’exécutif dans la prise en compte des préoccupations et des évolutions de la société vaudoise.

Début d’une nouvelle législature oblige, les débats risquent d’y être animés, et il te faudra, chère Sylvie sans doute très vite mettre à contribution ta poigne, ta diplomatie et ton esprit rapide et aiguisé pour fluidifier des débats qui s’annoncent Homériques.

Ce ne sont pas les sujets qui vont manquer, avec notamment le traitement des initiatives populaires lancées ce printemps, et dont la récolte de signatures a par une étrange coïncidence correspondue à la période de campagne électorale.

On saura ainsi prochainement si le Grand Conseil accepte d’augmenter la part déductible des impôts du gaz de schiste que peut extraire la classe moyenne afin de lutter contre l’intégrisme religieux… Ah non, pardon, pas le troisième…

Mais je suis sûr Sylvie que cela ne t’effraie pas, car en tant que Binationale, tu as l’habitude de la démocratie directe, soit-elle suisse ou italienne. Car oui, on vote aussi sur des référendums de l’autre côté des Alpes, même si les temps de dépouillement sont un petit peu plus longs… Nul doute que tu ne suivras pas l’exemple d’autres politiciens se sentant appeler à occuper les hautes sphères, et que tu garderas ton passeport italien. Tu représenteras ainsi encore mieux cette part importante de la population vaudoise qui a tout ou une partie de ses origines dans d’autres pays ou régions, mais qui a choisi de vivre ici, et de participer à la construction d’une société prospère et solidaire, fière de ses traditions mais ouverte sur le Monde.

Une société plus diverse que par le passé, mais non moins unie. Car ce qui fait sa force c’est un socle de principes fondamentaux que les Institutions, et tout particulièrement le Grand Conseil, ont pour mission de défendre et développer.

Nous avons donc beaucoup de chance d’avoir comme première citoyenne de notre canton, et donc gardienne de ces principes, une femme de ta trempe Sylvie.

Une femme honnête, combattive et intelligente, au parcours politique riche et construit sur le militantisme et l’ancrage local. Une femme moderne et progressiste, « bien dans son temps » et qui saura sans nul doute piloter avec brio cet imposant paquebot qu’est le parlement vaudois.

Tout de bon pour cette année de présidence chère Sylvie, et merci pour ton infatigable engagement pour le bien commun ! Tu nous rends fiers et tu peux compter sur les Verts pour t’accompagner dans cette belle aventure.

 

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