Archives mensuelles : octobre 2015

Le poulet polonais

 

Contrairement à ce que pourrait suggérer le titre, je ne veux pas vous parler d’une série policière se déroulant à Varsovie, mais d’une expérience récemment vécue, en lien avec notre alimentation et agriculture.

Je rentre d’une semaine de formation pour mon service civil, qui s’est tenue à Schwarzemburg, commune agricole du canton de Berne.

Dans le centre de formation dans lequel logent les civilistes se trouve une cantine. Au menu deux fois par jour un plat végétarien et un autre avec viande. Durant les 5 journées de mon séjour, ce dernier était composé à 2 reprises de poulet provenant de Pologne.

Pas de quoi en faire un article de blog me direz-vous… Et pourtant je crois bien que oui.

J’ai en effet de la peine à concevoir que dans un centre géré par la Confédération on serve de la viande provenant de l’autre bout de l’Europe, alors que cette même Confédération verse des milliards de francs de subsides à l’agriculture, et qu’à moins de 500 mètres du centre de formation se trouve une ferme avicole élevant des poulets selon une méthode “bio”.

Bien sûr, on me dira que la cafétéria est gérée par une entreprise privée, et pas directement par la Confédération, que les prix des menus sont calculés au plus juste et demandent donc des produits bon marché, qu’il existe une liberté de commerce etc.

Il n’en reste pas moins que quelque chose ne tourne pas rond. Notre agriculture se meurt à petit feu ( des centaines d’exploitations mettent la clef sous le paillasson chaque année) et ne survit que grâce à des subventions, et le même organisme qui la subventionne va s’approvisionner en viande à l’étranger.

La viabilité de notre agriculture passe par une consommation locale avec le moins d’intermédiaires possible, avec des consommateurs qui entrent directement en contact avec les producteurs, se rendant compte des conditions dans lesquels sont cultivés ou élevés les aliments qu’ils consomment.

Les pouvoirs publics devraient avoir une mission d’exemplarité en la matière. Certains, comme la ville de Lausanne  jouent clairement ce rôle. D’autres, comme apparemment le centre de formation de la Confédération à Schwarzenburg, pas encore.

Les élus communaux, cantonaux et fédéraux peuvent les inciter à franchir le pas en déposant des objets parlementaires. Les Verts l’ont fait à Renens il y a quelques mois. J’espère que bien d’autres leur emboîteront le pas !