Pourquoi n’a-t-on pas écouté les Verts, il y a 30 ans?

(Source: L’illustré du 05.10.2022 en ligne, interview réalisée par Philippe Clot)

– Un commentaire général devant cette Suisse et cette Europe qui se retrouvent en partie désemparées face aux conséquences de dépendance énergétique?

– François Marthaler: Je ne me réjouis pas, à titre personnel, de ce scénario. Mais il va au moins permettre de faire bouger les lignes. Cela fait plus de quarante ans que je répète, avec peu d’effets, le même plaidoyer en faveur d’une transition énergétique.

– Cette inertie nationale, continentale et même mondiale, c’est la faute aux lobbies des énergies fossiles et nucléaire? C’est presque un complot des milliardaires du pétrole et de l’uranium?– Je pense que c’est plus grave que ça! (Rires.) Il y a depuis toujours des gens à droite qui pensent que seul le secteur privé peut gérer la société de manière intelligente et que le secteur public ne fait que des âneries. Cette vision caricaturale est profondément ancrée. Je n’ai pas cessé, durant mes dix années au Conseil d’Etat, de répéter: «Regardez! J’ai une moitié de collaborateurs qui viennent du secteur privé et une moitié d’entre eux vont y retourner. Dès lors, pourquoi le secteur public ne ferait-il pas aussi bien que le privé? Pourquoi décider que seules les entreprises peuvent résoudre des enjeux vitaux comme celui de l’indispensable transition énergétique?» Nous voyons aujourd’hui où ce mépris du service public nous a menés.

– Il risque notamment de mener des centaines d’entreprises à la faillite face à des factures d’électricité parfois décuplées. Vous étiez d’ailleurs conseiller d’Etat en 2009, lors de la création de ce marché libre accessible aux gros consommateurs.
– Oui, et je m’y suis toujours opposé. En tant qu’économiste, je pense que c’est un non-sens. A plus forte raison en Suisse, où la plupart des fournisseurs d’énergie sont en mains publiques. On joue à quoi? On veut évoluer comme la France où l’Etat finit par devoir subventionner des entreprises et des particuliers pour les aider à supporter les charges tout en encaissant de l’autre main les bénéfices d’EDF? Cette libéralisation est un non-sens total! Il aurait fallu que les pouvoirs publics s’engagent résolument, il y a longtemps, dans la transition énergétique au lieu d’être guidés par des bénéfices à court terme.

– Quels conseils donneriez-vous aux particuliers qui risquent de leur côté de voir leur facture d’énergie bondir de 50%?
– C’est difficile de répondre à cette question en raison de l’extrême diversité des situations personnelles et régionales. Ce que je crois en revanche, c’est que si les factures des ménages devaient exploser, l’Etat ne coupera pas à l’obligation de mettre en place des boucliers tarifaires.

> Lire aussi: Approvisionnement en gaz: «La Suisse s’est comportée comme un enfant gâté»

– Dans ce pays majoritairement habité par des locataires, la maîtrise et le contrôle de sa propre consommation en chauffage par exemple n’est pas simple. C’est la démonstration que l’appel à la responsabilité individuelle a bon dos, non? 
– Seuls les bâtiments récents ont des compteurs de chauffage individuels, en effet. Je discutais déjà de cela, il y a des années, avec des professionnels de l’immobilier. Nous avions évoqué l’idée du «loyer chauffé», c’est-à-dire un loyer fixe qui intègre le coût du chauffage. Cette idée n’a jamais pris car elle n’est pas simple à mettre en œuvre. Mais avec ce concept, le bailleur aurait eu tout intérêt à assainir au maximum sa propriété et rentabiliser son investissement. Mais nous voici en 2022 avec un parc immobilier qui gaspille une énergie énorme, avec des conséquences peut-être tragiques pour certains locataires.

– Vous-même, dans quelle configuration énergétique habitez-vous?
– Je vis en copropriété avec des voisins dans une petite maison de deux logements. Et notre chauffage fonctionne au… gaz! (Rires.) Nous allons donc prendre une grosse claque! Mon premier réflexe a été de commander auprès de notre bûcheron quatre stères de bois avant que le prix n’explose. Car nous avons deux poêles suédois qui permettent de limiter l’usage du chauffage central. Je précise quand même que cette maison de 1930 n’avait à l’origine que des cheminées comme chauffage. Comme quoi, à l’époque, on pouvait passer l’hiver sans avoir recours à des énergies fossiles. Mais aujourd’hui, si toute l’agglomération lausannoise se chauffait au bois, l’air serait irrespirable.

– Pas d’autre énergie renouvelable dans votre maison?
– Si, des panneaux solaires thermiques, qui produisent une partie de l’eau chaude. Ils assurent quand même 7% de la consommation totale d’énergie de la maison. Et nous avons installé des fenêtres à triple vitrage. J’ai calculé que leur taux de retour sur investissement sera de 15 ans.

– L’approvisionnement en gaz peut bel et bien stopper d’un moment à l’autre?
– J’imagine que oui. Tout comme on avait du mal à réaliser ce qui était en train de se passer au début du covid, cette crise énergétique risque de nous valoir des surprises, des états de stupeur.

– Mais les conséquences les plus pénibles viendraient bel et bien d’une pénurie d’électricité?
– Oui, tout tomberait en panne. Y compris les panneaux solaires photovoltaïques. Se passer de gaz, c’est imaginable. Se passer d’électricité, c’est impensable.

Un simple autocollant papier-carton…

(Source: notre conteneur pour la récupération du papier & carton à Prilly)

J’ai galéré plus d’une heure sur Internet à chercher un autocollant papier-carton à apposer sur notre petit conteneur 120 litres afin qu’il soit levé lors des ramassages. Alors, comme je ne suis ni le premier ni le dernier à me poser la question, j’ai décidé de prendre encore une demi-heure pour publier ce petit billet de blog et permettre à d’autres de gagner du temps et inviter les collectivités publiques à mieux communiquer sur des trucs aussi basiques… Lire la suite

La durabilité dans les moindres recoins

(Cache d’une prise suisse T13 encastrée fourni par André Duvoisin électricité)

En 2015, j’ai hérité d’une maison en Espagne. Comme j’ai de qui tenir et que feu mon père était lui aussi bien dans la récup’, il avait fait installer quelques vieilles prises suisses pour pouvoir raccorder des appareils venant de Suisse. Malheureusement, malgré des tentatives de recollage, un cache sur l’une d’elles était cassé. J’aurais pu faire remplacer le tout par une prise encastrée espagnole et remplacer les fiches suisses par des fiches EU. Mais je me suis mis en tête de ne remplacer que la pièce cassée…

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La durabilité se cache dans les détails

(Source: https://www.anibis.ch, 30.05.2022)

L’autre jour, mon casque de moto Shark (acheté CHF 249.- en juillet 2004) est tombé par terre et la visière s’est détachée. Au sol, j’ai retrouvé et ramassé le bouton poussoir permettant de le déverrouiller. Malheureusement, de retour chez moi, je me suis aperçu qu’il me manquait trois petites billes et un gros ressort. Inutile de faire 100 km aller et retour pour tenter de les retrouver. Il ne me restait plus qu’à en racheter un neuf… Lire la suite

Rationalité économique et écologique: CQFD!

(Source: mon suivi des coûts totaux d’utilisation de notre Citroën C3 à gaz naturel)

On dit souvent qu’à partir d’un certain moment, il vaut mieux racheter un véhicule neuf et arrêter de réparer l’ancien. Mais rien n’est plus faux! Par curiosité (et un zeste de maniaquerie), je tiens, depuis plus de 30 ans, un décompte très précis du coût de nos véhicules, en distinguant les frais d’amortissement, les intérêts (au taux hypothécaire, depuis que je peux me passer d’un crédit à la consommation), l’entretien, les carburants, les assurances (casco uniquement sur les 3 premières années), les taxes (y compris expertises, amendes, péages et parking). Après 14 ans, notre petite Citroën C3 nous a coûté CHF 0.35/km, soit moitié moins que les estimations du TCS (CHF 0.70/km selon l’estimation de mars 2021). Lire la suite

Bye bye WhatsApp!

(Source: https://www.letemps.ch/economie/voici-choisir-entre-signal-threema-telegram)

Racheté pour 22 milliards de dollars par Facebook en 2014, WhatsApp a décidé de modifier ses conditions générales dès le 15 mai 2021, en sorte que Facebook pourra monétiser toutes les données de ses utilisateurs. Comme pour un certain nombre d’applications gratuites, le produit, c’est vous! J’ai donc décidé de quitter WhatApp au profit de Signal, une alternative open source. Reste à savoir comment reconstituer les groupes de contacts créés sur WhatsApp… Lire la suite

Pièces moto BMW hors de prix!

(Source: motorrad-ersatzteile24.de)

Ma petite moto BMW G650GS (consommation 3,9 l/100 km) est tombée, l’autre jour, et le levier d’embrayage en fonte d’aluminium s’est cassé. Disposant de moins de temps pour les bricolages, j’ai contacté le garage moto voisin Daytona Shop, qui m’a dit être à disposition pour remplacer ce levier si je le leur fournissait… Je suis donc parti en chasse… Lire la suite

Là-haut, mon père doit jubiler!

(carte de presse de mon père Frédéric Marthaler à la Tribune Jurassienne, aux environs de 1953)

Quelle émotion!! Moutier décide de rejoindre le canton du Jura par 2114 voix contre 1740 (voir https://www.rts.ch/info/12066705-un-depouillement-sous-haute-tension-est-en-cours-a-moutier.html). D’autant plus émouvant que c’est par le plus grand des hasards que j’ai retrouvé la carte de presse de feu mon père Frédéric Marthaler, alors correspondant à la Tribune Jurassienne.

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Pas facile de ne pas perdre la mémoire

(Source: “François Marthaler aura été le moins politique des conseillers d’Etat”, Justin Favrod, 24 Heures du 28.06.2012)

Occupé à mettre à jour ma page wikipedia, je me suis aperçu que le lien vers l’article de Justin Favrod dans 24 Heures du 28.06.2012 ne fonctionnait plus. Si l’on retrouve des dizaines d’articles me concernant sur www.24heures.ch, celui-là a disparu… Lire la suite

Assura: mef-mef!

Tous les coups sont permis chez les assureurs maladie pour éviter de rembourser des frais médicaux! Ceci est un coup de gueule contre Assura qui refuse obstinément de me rembourser un peu plus de CHF 500.- au seul motif que je n’ai pas vu à temps une demande d’attestation de mon médecin de famille. Refus validé jusqu’au niveau du Conseil d’administration de la société! Il ne me reste plus qu’à changer d’assureur, ce qui va à l’encontre de mes convictions profondes qui visent à établir des relations de confiance à long terme. Ma déception n’en est que plus profonde!… Lire la suite